Ridicule et pervers ? La représentation des trans dans les films

Sur Netflix on peut voir actuellement le documentaire « Identités trans, au-delà de l’image », une mise à jour de l’histoire des personnes trans au cinéma et à la télé. Dans les premiers films il s’agit toujours des hommes qui se présentent « comme des femmes »....

Henry Hohmann est une personne trans militante et travaillant pour les droits des personnes trans depuis plus de 10 ans. De 2012 à 2018, il a été président et co-président du Transgender Network Switzerland.

Sur Netflix on peut voir actuellement le documentaire « Identités trans, au-delà de l’image », une mise à jour de l’histoire des personnes trans au cinéma et à la télé. Dans les premiers films il s’agit toujours des hommes qui se présentent « comme des femmes ». Le fait que les spectateurs soient au courant que c’est un homme qui joue le rôle contribue toujours à leur amusement. C’est de cette manière que l’image qui s’est établie, parfois même encore aujourd’hui, est la suivante : les femmes trans sont en fait juste des hommes avec des vêtements des femmes.

Au début, le documentaire constate que 80% des américains et américaines ne connaissent pas des personnes trans, cependant, tout leur « savoir » provient juste des médias et des films. Encore jusqu’aux années nonante, beaucoup de films montrent : trans c’est malade, trans c’est pervers, trans c’est ridicule. Aussi les personnes trans voient seulement une image négative d’eux-mêmes dans les films. Jusqu’à quel point est-il difficile donc de construire une image positive de soi-même et de son identité trans ?

La représentation des figures trans change seulement dans les années 2000, et ceci petit à petit. Dominé par le cisgenre, le narratif demande
visiblement que ce soit quand-même toujours possible de voir et écouter quand une personne est trans. Lors d’une scène avec l’actrice trans Candis Cayne, on a alors modifié sa voix ultérieurement et de manière artificielle pour que ce soit clair pour tout le monde qu’ici il y avait un caractère trans qui était en train d’être représenté. On continuent à mettre l’accent sur les parties intimes et les opérations des personnes trans, bien qu’au même temps il y ait des femmes trans puissantes comme Laverne Cox, qui ne jouent plus le jeu. Quand on lui pose justement cette question dans une émission à la télé, elle répond que c’est une affaire personnelle, et qu’il serait beaucoup plus important de parler de la violence et de la discrimination permanente que les personnes trans
subissent dans leur vie quotidienne.

C’est seulement avec « Pose » qu’on arrive dans une nouvelle ère, dans laquelle les actrices et les acteurs, les scénaristes ainsi que les producteurs et les productrices sont des personnes trans.
Actuellement il y a de plus en plus des films de bonne qualité sur et avec des personnes trans, et surtout aussi sur des enfants trans. Et ces seront justement les exemples pour la prochaine génération des personnes trans !

Mon résumé : absolument à voir !

Texte: Henry Hohmann
Trauction: Tom Pedroni