Le Conseil national ne veut pas de discrimination dans les critères du don de sang

Le Conseil national a décidé aujourd'hui à l'unanimité que les critères de don du sang ne devaient plus discriminer personne. Si le Conseil des États approuve également cette décision, il ne sera plus interdit pour les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes de donner du sang. Pink Cross, Network et l’Aide Suisse contre le Sida saluent cette prise de position claire du Conseil national contre la discrimination des hommes gays, bisexuels et queers.

Dans le cadre de l’initiative parlementaire « Garantie de l’approvisionnement en sang et gratuité du don de sang », la commission du Conseil national avait proposé une modification de la loi qui n’autorise aucune discrimination dans les critères de don de sang si ceux-ci se basent sur le comportement à risque. À l’avenir, c’est donc le comportement à risque individuel qui sera déterminant pour savoir si quelqu’un est autorisé à donner son sang, et les critères devront être scientifiquement fondés. Le Conseil national ayant donné son accord, le dossier est désormais entre les mains du Conseil des États.

Roman Heggli, secrétaire général de Pink Cross, salue cette décision du Conseil national : « Cela fait des années que l’exclusion dans les faits des hommes gays et bisexuels du don de sang est scientifiquement injustifiable, et pourtant elle est toujours en vigueur. Longtemps, la volonté manquait de la part de la Croix-Rouge suisse (CRS) et de Swissmedic. Manifestement, les deux organismes avaient des œillères idéologiques. Maintenant, ils sont contraints par le Parlement de les enlever – enfin. »

Depuis plusieurs années, Pink Cross, Network et l’Aide Suisse contre le Sida sont en contact avec la CRS. En décembre 2022, la CRS a demandé à Swissmedic de modifier les critères. Cependant, des deux variantes qu’elle a soumises à la discussion, une seule s’avère être exempte de discrimination envers les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes. La décision de Swissmedic est encore attendue.

Andreas Künzler, responsable politique de Network, explique : « Il n’y a plus de raison de traiter les hommes gays et bisexuels en relation exclusive différemment des personnes hétérosexuelles en relation exclusive. Nous espérons maintenant que Swissmedic s’en rendra aussi compte et acceptera la proposition non discriminatoire de modification des critères. »

Ces dernières années, les critères de don de sang ont été modifiés dans de nombreux pays ; seuls quelques rares pays ont encore des règles aussi restrictives que la Suisse pour les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (pas de relations sexuelles avec un autre homme au cours des 12 mois précédant le don).

Pink Cross, Network et l’Aide Suisse contre le Sida espèrent maintenant que le Conseil des États confirmera cette decison incontestée au Conseil national en se prononçant à son tour clairement contre la discrimination des hommes gays, bisexuels et queers.