Pink Cross ne veut pas d'un accord de libre-échange au détriment des droits humains

En Indonésie, les droits de humains et en particulier celui des personnes homosexuelles ne sont pas garantis. Depuis quelques années, une augmentation des persécutions et de la haine homophobe, qui va dans certaines provinces, jusqu’aux coups de fouets sur place publique est à déplorer. Pink Cross rejette un accord de libre-échange avec un état qui ne protège pas les personnes LGBT. Pour l'organisation de défense des personnes homosexuelles, les intérêts économiques ne doivent pas être placés au-dessus des droits humains. 

Les récits de maltraitance des personnes LGBT et en particulier des hommes gays ne sont malheureusement pas des cas isolés et se multiplient en Indonésie. Ce développement se dessine depuis 2016 et peut être mis en parallèle avec la posture de hauts fonctionnaires du gouvernement et de parlementaires qui ne s'abstiennent pas d'attiser publiquement la haine contre les personnes LGBTIQ.  Ainsi, la dernière flagellation publique de deux homosexuels dans la province d'Aceh n'a pas plus de quelques semaines.
 
Dédé Oetomo, fondateur de l'organisation gay indonésienne GAYa NUSANTARA décrit la situation sur le terrain comme suit : "Nous sommes régulièrement menacés et devons organiser nos événements dans des salles cachées et sûres par crainte d'attaques. L'État et la police ne nous protègent en aucune façon, mais répandent la haine et participent au contraire à l'oppression de la communauté LGBT.
 
Même dans les régions soi-disant plus ouvertes du pays comme Bali, où il y a aussi plusieurs bars gays, la situation n'est guère meilleure. A la mi-janvier, un couple de lesbiennes américaines a ainsi été expulsé du pays après avoir publiquement qualifié l'île de Bali de "queer-friendly".
 
"Nous ne devons pas fermer les yeux sur des violations aussi flagrantes des droits humains à l'encontre des personnes homosexuelles. C'est exactement ce qui a été fait avec cet accord de libre-échange. Nos droits sont apparemment moins importants que de bonnes relations commerciales", déplore Roman Heggli, directeur de Pink Cross. Bien que le respect des droits humains soit souligné dans les différents articles de l'accord de libre-échange, il n'existe pas d'instruments efficaces pour les faire respecter.
 
Roman Heggli complète : "Les derniers incidents montrent que les intentions formulées dans l'accord ne valent pas grand-chose. Nous ne pouvons pas tolérer que les droits humains et en particulier des personnes LGBT soient foulés au pied et traités comme questions mineures. Dans le cas de l'Indonésie, l'électorat suisse a maintenant la possibilité de tirer le frein à main et de rejeter l'accord de libre-échange tant que les droits humains n'ont pas de garantie de respect".


Articles de référence :

 


Communiqué de presse du 11 février 2021.