Plus d'autodétermination - plus de visibilité ! Ce qui motive la communauté trans

L'année 2022 sera une bonne année pour la communauté queer suisse, car nous pourrons célébrer deux grandes avancées. Outre le mariage pour tous et toutes, la modification facilitée de la mention du sexe entrera en vigueur dès janvier pour les personnes trans...

Henry Hohmann est une personne trans militante et travaillant pour les droits des personnes trans depuis plus de 10 ans. De 2012 à 2018, il a été président et co-président du Transgender Network Switzerland. 

L'année 2022 sera une bonne année pour la communauté queer suisse, car nous pourrons célébrer deux grandes avancées. Outre le mariage pour tous et toutes, la modification facilitée de la mention du sexe entrera en vigueur dès janvier pour les personnes trans. La Suisse se propulse ainsi dans la première ligue des pays où l'adaptation des documents officiels sera possible par la déclaration de la personne elle-même, sans expertise ni mesure médicale. En Europe, cela n'est possible que dans huit pays.

La Suisse rend donc hommage à l'autodétermination sexuelle de ses citoyens et permet une procédure rapide, transparente et accessible à tous. Mais est-ce vraiment le cas pour tous ? Malheureusement non. Car malgré toutes les réjouissances, il y a aussi des perdants dans ce processus. Ainsi, seules les personnes âgées de plus de 16 ans peuvent décider de leur propre chef de l'inscription de leur sexe (toutes les autres personnes ont besoin de l'accord de leurs parents ou de leur curateur). Et il n'y a que les deux inscriptions officielles du sexe M ou F au choix. Cela signifie que l'identité de genre des personnes non binaires n'est pas représentée, qu'elles restent invisibles et n'apparaissent dans aucune statistique officielle.

Mon*ami*e Sky, par exemple, fait partie de ces personnes qui se situent dans le large spectre des genres en dehors du masculin ou du féminin. C'est pourquoi hen (le pronom neutre de Sky) s'engage pour une plus grande visibilité des personnes non binaires, là où les mots et souvent aussi la compréhension font défaut. Il s'agit par exemple de formulaires qui comportent plus de deux cases pour M et F ou de possibilités linguistiques qui incluent tous les sexes - et pas seulement F ou M.

Sky souhaite qu'en Suisse aussi, il y ait la possibilité d'une inscription supplémentaire du sexe. Le mieux serait que l'Etat puisse un jour renoncer complètement à fixer le sexe d'une personne - car en Suisse, cela n'est important que dans deux domaines : pour les obligations militaires et l'âge de la retraite. Et n'ayez crainte : nous pouvons toujours décider nous-mêmes de la manière dont nous nous nommons en fonction de notre sexe et de notre orientation sexuelle. Car sur l'arc-en-ciel, il y a une place illimitée pour cela !

Texte : Henry Hohmann
Traduction : Sophie Reymond