La Suisse à la traîne pour les droits LGBTI

La “Rainbow Map” publié et actualisée par l’organisation ILGA Europe de cette année, montre que la Suisse est toujours à la traîne en matière de droits et d’égalité des personnes Lesbiennes, Gays, Bisexuelles, Trans et Intersexes (LGBTI). Le résultat très moyen...

La “Rainbow Map” publié et actualisée par l’organisation ILGA Europe de cette année, montre que la Suisse est toujours à la traîne en matière de droits et d’égalité des personnes Lesbiennes, Gays, Bisexuelles, Trans et Intersexes (LGBTI). Le résultat très moyen de la Suisse, finissant 23eme sur les 49 pays Européens, s’explique par un manque de protection flagrant des personnes trans et intersexes, tout comme par l’absence de mesures fondamentales pour l’égalité dans le cadre du travail ou le domaine du mariage et de la famille.

Ce matin, l’organisation LGBTI Européenne (ILGA Europe) a publiée le classement annuel des 49 pays européens en matière de droits des personnes LGBTI. Bien que la Suisse soit remontée de 4 places dans le classement Européen depuis l’année dernière elle reste à la 23ème place avec seulement 36% des mesures pour une égalité complète et un respect des droits humains. Elle se place ainsi à l’avant dernière place en Europe de l’ouest, juste après l’Italie. Les progrès qui ont été pris en compte depuis l’année dernière sont la votation contre les discours de haine et les discriminations du 09 février ainsi que l'arrêté du tribunal fédéral qui prend l’identité de genre en compte dans la loi sur l'égalité et dans la constitution.

La Suisse reste néanmoins derrière la Grèce (48%), la Croatie (46%), la Slovénie (42%), l’Estonie (38%) et la Bosnie (37%). Les pays les plus égalitaires sont toujours Malte (89%), la Belgique (73%) et le Luxembourg (73%).

La situation de chaque pays est évaluée en six catégories. Bien que l’inscription de l'orientation sexuelle dans l’article du code pénal contre les discriminations ai été accepté, la Suisse reste dans une position très mauvaise dans la catégorie "crimes et discours de haine" avec un score de seulement 13%. Ses politiques manquantes pour les personnes trans et intersexe dans le domaine, tout comme le manque de mesures contre les crimes de haine en sont la raison.

“Le classement un peu moins catastrophique de la Suisse cette année nous donne beaucoup d’espoir pour les mesures qui doivent encore être mises en place. Le résultat reste toutefois médiocre pour un pays qui veut être un exemple en matière de droit humains.” soupire Alecs Recher, conseiller juridique de Transgender Network Switzerland (TGNS) et expert Suisse pour ILGA-Europe. “Les personnes trans et intersexes, y compris les mineurs_es - devraient pouvoir changer de sexe officiel dès que possible, de manière autodéterminée et selon une procédure plus simple. C'est là que le Parlement peut et doit agir lors de la prochaine session, mais il faut pas non plus oublier des domaines comme la protection des réfugiés LGBTI, qui est encore totalement insuffisante”. Roman Heggli, Directeur de pink cross ajoute : “Le mariage civil pour tous_tes, la protection des familles, la protection contre les discriminations au travail ainsi que la prévention des crimes LGBTI-phobes restent des chantiers conséquents qui nous tire vers le bas du classement.”

D'autres demandes urgentes des associations LGBTI concernent la protection des personnes intersexuées en Suisse : il est notamment nécessaire d'interdire explicitement les opérations et les traitements hormonaux non-vitaux et non-consentis visant à altérer les caractéristiques sexuelles  des personnes et plus particulièrement des enfants intersexués. Les associations appellent également à la dépathologisation des variations du développement sexuel. “Les personnes intersexuée ne sont pas malades; c’est la médicalisation et pathologisation de celle-ci qui rend malade. Ceci est une violation de nos droits humains", déclare Audrey Aegerter, présidente d'InterAction. "La Rainbow Map montre à quel point la Suisse, et l’Europe dans son ensemble, n’offre pas de protection suffisante des caractéristiques sexuelles". Les personnes trans, quant à elles, se voient régulièrement refusées l'accès à des soins médicaux adaptés ou sont refoulées par les assurances maladie qui devraient couvrir leur frais médicaux.

La Suisse doit prendre ces enjeux au sérieux et agir le plus rapidement possible !

Vous pouvez retrouver toutes les informations et les détails du classement sous rainbow-europe.org .