Un psychiatre suisse propose une « guérison » de l’homosexualité remboursée par l’assurance maladie

Une dizaine de jours après le dépôt d’une motion visant à interdire pénalement lesdites “thérapies de conversions”, un journal suisse allemand mène l’enquête . Le magazine “Gesundheitstipp” a envoyé un faux patient auprès d’un psychiatre reconnu qui propose des traitements...

Une dizaine de jours après le dépôt d'une motion visant à interdire pénalement lesdites “thérapies de conversions”, un journal suisse allemand mène l’enquête . Le magazine "Gesundheitstipp" a envoyé un faux patient auprès d’un psychiatre reconnu qui propose des traitements visant à « guérir » l’homosexualité. Dr Lukas Kiener , psychiatre reconnu fait en plus rembourser ses tours de passe-passe par l’assurance maladie. Pink Cross est choqué et appelle à une prise de mesures politiques urgente. Nous ne nous laisseront pas faire ! Signe notre pétition et demande ainsi au Conseil fédéral d'agir au plus vite.

Signe la petition

Le journal alémanique « Gesundheitstipp » a envoyé un faux patient consulter un psychiatre qui propose des thérapies de conversion. Ces dites « thérapies » sont des pratiques nocives qui ont pour objectif de changer l’orientation sexuelle ou l’identité de genre de jeunes personnes lgbt+. Ces méthodes discréditées depuis longtemps, continuent à être utilisées en Suisse. Les traumatismes et dommages mentaux à long terme que ce genre de pratiques engendrent sont pourtant graves et ne devraient plus être permis. Pour l’instant, des pays outre-atlantique, comme le Brésil et le Canada, ont interdit ces pratiques, mais l’Europe est à la traîne avec Malte et l’Autriche pour seuls pays a avoir franchi ce pas. Les choses avancent néanmoins, et l’Allemagne discute également d’une interdiction, soutenue par des avis juridiques.

De telles "thérapies", pouvant aller du simple discours au lavage de cerveau, en passant par les électrochocs et les hormones, sont cependant encore une réalité en Suisse. Alors que les pays environnants ont depuis longtemps reconnu le problème, et sont en cours d’adaptation législative, le Conseil fédéral estime, en réponse à une interpellation de Rosmarie Quadranti (PBD) en 2016, ne connaître aucune organisation qui effectuerait de telles "thérapies" en Suisse (lien vers la réponse du CF). Le « Gesundheitstipp » vient pourtant de prouver qu’en plus de bel et bien exister, ces « thérapies » sont facile d’accès mais surtout pratiquées par au moins un psychiatre reconnu. Ainsi le thérapeute en question, Dr. Lukas Kiener, voulait "traiter" le jeune homme avec la méthode EMDR prévue pour les traumatisés de guerre et faire rembourser le tout par les caisses maladies. "Les premières 40 séances sont remboursées par l'assurances maladie et la demande de prolongation du remboursement est tout le temps acceptée" assure le psychiatre au faux patient.

Pink Cross s’outre devant la facilité d’accès à ces dites thérapies et est choqué de les voir remboursées par l’assurance maladie. C’est le comble ! Nous payons toutes et tous par nos primes des traitements prouvés inefficaces et qui ont des conséquences dramatiques pour les personnes LGBT+ qui y sont confrontés. Des jeunes souvent mal dans leur peau, parce que leur famille ou proches n’accepte pas leur orientation sexuelle ou identité de genre vont voir des « thérapeutes » comme Monsieur Kiener. Ces jeunes vont alors nier ce qu’ils sont, le voir comme une maladie et avoir une image déplorable d’eux même. Permettre ce genre de « traitements » pour personnes LGBT+ c’est contribuer à faire monter le taux de suicide, déjà très élevé de notre communauté. Voir un médecin reconnu pratiquer ce genre pseudo-traitements est grave.  Les personnes « traitées » souffrent généralement pendant des années des dommages psychologiques !

Un motion pour interdire ces thérapies de conversion

Une motion que la conseillère nationale Rosmarie Quadranti (PBD) a écrit en collaboration avec Pink Cross, charge le Conseil fédéral d'interdire ces "thérapies". Cette motion déposée en Juin dernier devrait fournir une protection indispensable contre ces "mesures thérapeutiques" arbitraires et nuisibles. En outre, il convient d’examiner les possibilités d’interdiction de l’exercice professionnel aux psychologues, thérapeutes, conseillers, etc., qui appliquent de telles "thérapies". Pink Cross est convaincu qu'une prise de mesures est urgente. Il n'est pas normal que nous contribuions toutes et tous par nos primes à ce scandale. C'est une honte pour la Suisse et elle doit au plus vite prendre des mesures politiques pour interdire ces pratiques ! Soutiens notre combat contre les thérapies de conversion en devenant membre de Pink Cross