Le Conseil national ne traitera pas de la protection des mineur-e-s gays, lesbiennes et bisexuel-le-s

Hier soir, le Conseil national a envoyé une motion pour l’interdiction des thérapies dites de conversion auprès des mineur-e-s aux oubliettes. Sans prolongement de délais, la motion longuement attendue par les associations lesbiennes, gays et bisexuelles est simplement tombée, sans être traitée...

Hier soir, le Conseil national a envoyé une motion pour l’interdiction des thérapies dites de conversion auprès des mineur-e-s aux oubliettes. Sans prolongement de délais, la motion longuement attendue par les associations lesbiennes, gays et bisexuelles est simplement tombée, sans être traitée. Ces pratiques sont pourtant à l’origine de graves souffrances ainsi que de traumatismes psychologiques et physiques à long terme et concerneraient plus de 14’000 personnes en Suisse, dont la moitié sont probablement âgé-e-s de moins de 18 ans.

Les organisations gays, lesbiennes et bisexuelles sont attristées devant l’inaction du Conseil national. “Au nombre des ravages psychologique et physiques que produisent notamment les « thérapies de conversion » sur les personnes, figure une perte considérable de l’estime de soi, de l’anxiété, un état dépressif, un isolement social, des problèmes relationnels, une haine de soi, de la honte, de la culpabilité, un dysfonctionnement sexuel, des idées suicidaires et tentatives de suicide, et des symptômes de troubles post-traumatiques. Que le Conseil national refuse d’agir est incompréhensible" s'énerve Roman Heggli, Directeur général de Pink Cross

Martin Landolt, Conseiller national du centre, chargé de la motion s’impatiente aussi : “La Suisse se doit de protéger le bien supérieur de l'enfant et donc d’interdire de telles atrocités. Les mineur-e-s sont en droit d’attendre de la protection et une attitude bienveillante de la part des adultes garant-e-s de leur développement et non pas une remise en cause de leur identité.”

Les parlements des cantons de Genève et de Bâle-Ville ont déjà reconnu la nécessité d'agir et ont adopté (GE), ou sont en cours d’élaboration, d’un texte législatif (BS).
Ailleurs en Europe et dans le monde, d’autres gouvernements font preuve de plus d’ambition que la Suisse : Malte et l’Autriche ayant opté pour une interdiction des thérapies de conversion, tandis que des projets similaires sont en cours, en France, en Espagne, en Norvège, en Belgique et au Royaume-Uni. Dans sa résolution du 1er mars 2018, le Parlement européen a d’ailleurs, aussi fortement encouragé les Etats membres d’interdire ces pratiques.

"L’interdiction des dites thérapies de conversion est une urgence si la Suisse veut garantir la protection des mineur-e-s et leur bien-être en tant que futur-e-s adultes. Nous allons, suite à l’inaction politique, prendre le temps d’analyser la situation, mais nous attendons toutefois une implication sans faille du Conseil fédéral, qui condamne ces pratiques et garantissait dans sa réponse à la motion que le cadre législatif actuel est propice à une bonne réaction face à ces pseudo-thérapies. Il faut que le Conseil fédéral prévoit des sanctions efficaces comme une interdiction d'exercer à l'encontre des psychologues, thérapeutes, aumôniers, etc. qui recourent à de telles pratiques." commente Muriel Waeger, Co-diretrice de la LOS.

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